Message de l’Ambassadeur à la communauté française (13.07.20)

Mes chers compatriotes,

A la veille de notre Fête Nationale, je m’adresse à vous une fois de plus pour faire un point sur la situation sanitaire et ses conséquences.

Comme vous le savez, les chiffres récents concernant l’épidémie en Ukraine restent à la fois décevants et difficiles à interpréter. Nous assistons en effet, depuis plusieurs semaines, au maintien à un niveau élevé des nouveaux cas détectés chaque jour (entre 700 et 1000). On note toutefois depuis la fin de la semaine dernière un ralentissement voire une baisse sensible. C’est un élément intéressant alors même que le nombre de tests effectués est lui en hausse régulière. Cela veut dire que le nombre de cas détectés par rapport au nombre de tests réalisés baisse significativement. Souhaitons que cet « affaissement de la pandémie » se confirme.

Le nombre de morts lui reste stable depuis le début de l’épidémie et se situe entre 15 et 25 décès par jour. Leur total s’élève aujourd’hui à 1400 (contre 30 000 en France). Alors qu’il y a chaque année près de 600 000 décès en Ukraine, la mortalité liée au Covid ne constitue pas, à ce stade, un pic statistique significatif (à la différence par exemple de la France).

Par ailleurs, les informations qui nous remontent via nos capteurs ne font pas état d’un afflux ou d’un risque de saturation des hôpitaux dont les capacités de réanimation ou de respiration restent largement - et heureusement - sous employées. Certaines tensions sont toutefois perceptibles dans les régions les plus touchées (Lviv, Tchernivtsy etc.). A noter enfin que ces statistiques s’inscrivent dans un contexte de levée de beaucoup de mesures restrictives. Celle-ci n’a pour l’instant pas débouché sur une flambée hors de contrôle comme certains pouvaient le redouter.

Quoi qu’il en soit, cette situation d’entre deux nous rappelle une réalité qui s’impose à nous : le virus continue à circuler en Ukraine et dans bien d’autres endroits du monde. Il convient donc de ne pas baisser la garde. Les mesures de précaution et les gestes barrières restent totalement d’actualité, notamment dans les transports en commun ou les lieux clos. Ainsi, pour mémoire, le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun.

Les frontières de l’Ukraine s’ouvrent progressivement. La bonne nouvelle est venue de la reprise des vols Air France vers Paris à compter du 14 juillet avec deux fréquences par semaine, le mardi et le vendredi.

Pour ceux d’entre vous qui souhaiteraient rentrer en France dans les jours qui viennent, pensez à télécharger et remplir les attestations que vous trouverez sur le site du ministère de l’Intérieur. Enfin selon les dernières informations reçues ce jour, le port du masque chirurgical (et non en tissus) est obligatoire tout au long du vol et, cela, dès l’entrée dans l’aéroport. Les autorités françaises recommandent un test négatif au Covid 19 datant de moins de 72 heures avant votre vol. En cas de non réalisation de ce test avant votre arrivée en France, une quatorzaine vous sera imposée.

Dans le sens France-Ukraine, il est possible aux étrangers non-résidents de rentrer sur le territoire ukrainien dans certaines conditions détaillées sur le site https://visitukraine.today/. Il convient notamment de pouvoir attester d’une assurance permettant de couvrir les frais d’un traitement lié au Covid-19. Cette assurance peut être souscrite en ligne pour un coût modique auprès d’une compagnie d’assurance ayant ses activités en Ukraine.

Les voyageurs en provenance d’une liste "rouge" de pays, dont la France, continuent à être soumis à une obligation de quatorzaine ou d’auto-isolement vérifiable par une application ukrainienne à télécharger sur son téléphone (doté d’un numéro ukrainien, ce qui peut imposer l’achat d’une carte SIM ukrainienne). Ne pas respecter cette obligation d’auto-isolement peut exposer à une amende de 17 000 UAH. Toutefois, il est possible de rompre cette quatorzaine si ultérieurement à l’arrivée en Ukraine on est en mesure de présenter un test PCR négatif effectué sur place. La rupture de la quatorzaine s’effectue alors via l’application, selon une procédure prédéfinie.

Les Ukrainiens n’ont pour leur part toujours pas accès librement à l’espace Schengen. L’Ukraine ne figure pas dans la dernière liste publiée ce jour comportant 22 pays. Comme auparavant, seuls les ressortissants ukrainiens conjoints de Français ou disposant d’un titre de séjour peuvent donc se rendre en France. Cette situation n’augure pas d’une reprise plus large des liaisons aériennes vers l’espace Schengen et donc la France.

L’ambassade continue à fonctionner sur un mode précautionneux avec seulement certaines réunions en présentiel et en respectant des règles sanitaires renforcées. Ces contraintes sanitaires nous ont conduits à modifier vos conditions d’accueil à la section consulaire. Elles sont moins conviviales et sympathiques que celles précédemment en place. Je comprends la frustration ressentie parfois.

L’Institut français d’Ukraine et nos Alliances reprennent progressivement leur activité. Le Lycée Anne de Kiev a fermé ses portes pour des « grandes vacances » bien méritées. Je saisis cette occasion pour remercier la Proviseure, Mme Oddon, ainsi que les enseignants et les parents d’élèves pour avoir mis en place les stricts protocoles sanitaires qui ont permis la réouverture de l’établissement dans des conditions optimales de sécurité pour chacun. Il est encore bien trop tôt pour connaître les conditions dans lesquelles la rentrée s’effectuera. Espérons qu’elle puisse se dérouler le plus normalement possible.

Demain nous célèbrerons notre Fête nationale. La crise sanitaire qui touche notre pays, et qui y a fait de très nombreuses victimes, nous conduit à faire preuve de sobriété suivant ainsi les recommandations du Président de la République lui-même. Je n’aurais donc pas la joie de vous accueillir pour la traditionnelle réception du 14 juillet, ce qui est un crève-cœur pour vous comme pour moi j’en suis certain. Sachons toutefois marquer demain notre attachement à notre patrie, la France, et à la République selon d’autres modalités. Nous communiquerons sur les réseaux sociaux autour de nos valeurs républicaines de solidarité et de fraternité.

Je vous confirme que j’aurais plaisir à accueillir l’ensemble de la communauté française pour une réception à l’automne, comme je l’avais fait l’année dernière. Ce sera une bonne occasion d’échanger avec vous, de marquer, je l’espère, la fin de la crise sanitaire et d’intégrer les « nouveaux » qui nous auront rejoints durant l’été.
Je vous souhaite une bonne Fête nationale ainsi que de passer un bon été et de profiter de vos vacances pour ceux d’entre vous qui en prendront.

Bien fidèlement et bon courage à tous.

Etienne de Poncins
Ambassadeur de France en Ukraine

publié le 21/08/2020

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